Les balcons et les linteaux en béton armé constituaient des ponts thermiques qui n’avaient pas été solutionnés en 1978, lors de l’isolation des façades devenue insuffisante au regard des normes actuelles. Après démontage des bardages, il n’était plus possible de restituer l’aspect d’origine de ces immeubles. De plus, les surfaces habitables ne répondaient plus aux normes actuelles d’habitabilité.
Afin de répondre aux exigences actuelles, différentes options d’intervention ont été analysées. La configuration de l’ossature en béton armé avec plancher coulé sur place offrait la possibilité de modifier les espaces. Les immeubles ont donc pu être adaptés aux normes actuelles en matière d’isolation thermique, de ventilation, d’habitabilité, de confort et retrouver ainsi une nouvelle vie. Les seuls éléments d’origine qui ont pu être conservés sont les revêtements de sol des halls d’entrée commune et des paliers ainsi que les volées d’escaliers en béton granito poli qui ont fait l’objet d’une restauration. Compte tenu que la hauteur des garde-corps était trop faible, ceux-ci ont été surmontés, pour des raisons de sécurité, d’une main-courante continue en acier inoxydable.
Les façades complètements rénovées sont animées par l’adjonction de structures qui supportent les nouveaux balcons. Elles constituent des volumes complémentaires qui marquent la verticalité et donc le relief brise la monotonie des façades. L’aspect des entrées communes est amélioré et identifiée par un nouveau volume saillant. L’utilisation de matériaux issus d’un choix chromatique équilibré donne une nouvelle identité et une image forte des immeubles.
Une intégration artistique avait été prévue par l’architecte Bourgeois dans un immeuble voisin (rue Trieu Kaisin n°74) par la réalisation d’une fresque murale peinte par l’artiste Jo Delahaut. Malheureusement, celle-ci a maintenant disparu. Dans le même esprit, une intégration artistique a été réalisée pour habiller le pignon d’un des immeubles, devenu aveugle après démolition, au moyen de panneaux de laine minérale reprenant les couleurs collectées dans l’immeuble démoli, en guise de témoignage des vies passées. Cette collecte a été réalisée sous la direction de l’artiste Léopoldine Roux dans le cadre d’ateliers avec les enfants de l’école des cités toutes proches. Cette intervention artistique a fait l’objet d’une sélection et d’un financement suite à un appel à projet lancé par la commission des arts de la communauté française de Belgique en collaboration avec la SWL.
La teinte rouge des crépis des bâtiments rénovés a été choisie en réinterprétation de l’objectif de Victor Bourgeois qui écrivait dans la revue « La Maison » n°10 d’octobre 1954 : « les couleurs des blocs établissent aussi une liaison avec l’agglomération ; les parallélépipèdes situés à la périphérie sont rouges – d’un rouge un peu plus chaud que celui des maisons voisines – et mettent en valeur les buildings du centre, plus hauts et plus clairs ».