Ce projet d’inscrit dans le cadre de la réhabilitation de la cité du Centenaire qui a pour objectif d’améliorer le cadre de vie des occupants, en revitalisant l’ensemble du site, en créant des espaces collectifs extérieurs, en privilégiant les modes de transports doux… Des nouveaux lieux de convivialité seront créés tels qu’un potager communautaire ainsi qu’une aire de jeux pour enfants et cela afin de permettre une rencontre intergénérationnelle.
Une attention toute particulière est portée sur l’aspect énergétique des bâtiments rénovés. En effet, tous les bâtiments rénovés sont conçus sur les bases des principes généraux de la construction passive.
Ce projet comprend la démolition de deux blocs de garages et d’un immeuble à appartements ainsi que la rénovation « légère » de 4 blocs d’appartements et la construction d’un nouvel immeuble d’appartements.

Description du projet

La préoccupation essentielle de l’intervention de Strartech Management Group est de créer un cadre de vie agréable et générateur de bien-être pour les occupants dans un quartier à échelle humaine.
Les objectifs mis en œuvre sont les suivants :
• Donner un caractère résidentiel et personnaliser les immeubles en affirmant chaque immeuble comme une entité différente afin de briser leur caractère répétitif et dépréciatif,
• Adopter une sobriété dans l’expression architecturale et artistique par l’emploi d’un vocabulaire clair visant l’efficacité par un choix équilibré de matériaux, sélectionnés avant tout pour leurs performances environnementales et leur effet sur l’esthétique des lieux,
• Améliorer le confort des habitants par l’augmentation de la surface habitable des logements,
• Proposer une gamme de logements variés permettant une grande mixité (logements de 1 à 3 chambres),
• Limiter les charges énergétiques des locataires en privilégiant la conception passive pour la rénovation des logements,
• Réduire l’empreinte environnementale,
• Privilégier les modes de déplacement doux en réduisant la pression engendrée par la présence de l’automobile.
Le projet ne se limite dès lors pas à une simple rénovation de logements mais à une refonte globale et une requalification complète du quartier.
Les bâtiments ont été conçus par l’architecte Victor Bourgeois en 1957 sur le modèle d’une cité jardin. En 1978, l’aspect architectural des immeubles a été dénaturé par la pose, en façades, d’une isolation en laine minérale de 4 cm d’épaisseur et d’un bardage en panneaux d’asbeste-ciment de teinte blanche qui a très mal vieilli. Des châssis en bois lasuré ont remplacé les anciens châssis peints en blanc, sans respecter les divisions d’origine. Au fil du temps et de ces différentes opérations, il en résultait une perte de la valeur architecturale initiale.

Les balcons et les linteaux en béton armé constituaient des ponts thermiques qui n’avaient pas été solutionnés en 1978, lors de l’isolation des façades devenue insuffisante au regard des normes actuelles. Après démontage des bardages, il n’était plus possible de restituer l’aspect d’origine de ces immeubles. De plus, les surfaces habitables ne répondaient plus aux normes actuelles d’habitabilité.
Afin de répondre aux exigences actuelles, différentes options d’intervention ont été analysées. La configuration de l’ossature en béton armé avec plancher coulé sur place offrait la possibilité de modifier les espaces. Les immeubles ont donc pu être adaptés aux normes actuelles en matière d’isolation thermique, de ventilation, d’habitabilité, de confort et retrouver ainsi une nouvelle vie. Les seuls éléments d’origine qui ont pu être conservés sont les revêtements de sol des halls d’entrée commune et des paliers ainsi que les volées d’escaliers en béton granito poli qui ont fait l’objet d’une restauration. Compte tenu que la hauteur des garde-corps était trop faible, ceux-ci ont été surmontés, pour des raisons de sécurité, d’une main-courante continue en acier inoxydable.
Les façades complètements rénovées sont animées par l’adjonction de structures qui supportent les nouveaux balcons. Elles constituent des volumes complémentaires qui marquent la verticalité et donc le relief brise la monotonie des façades. L’aspect des entrées communes est amélioré et identifiée par un nouveau volume saillant. L’utilisation de matériaux issus d’un choix chromatique équilibré donne une nouvelle identité et une image forte des immeubles.
Une intégration artistique avait été prévue par l’architecte Bourgeois dans un immeuble voisin (rue Trieu Kaisin n°74) par la réalisation d’une fresque murale peinte par l’artiste Jo Delahaut. Malheureusement, celle-ci a maintenant disparu. Dans le même esprit, une intégration artistique a été réalisée pour habiller le pignon d’un des immeubles, devenu aveugle après démolition, au moyen de panneaux de laine minérale reprenant les couleurs collectées dans l’immeuble démoli, en guise de témoignage des vies passées. Cette collecte a été réalisée sous la direction de l’artiste Léopoldine Roux dans le cadre d’ateliers avec les enfants de l’école des cités toutes proches. Cette intervention artistique a fait l’objet d’une sélection et d’un financement suite à un appel à projet lancé par la commission des arts de la communauté française de Belgique en collaboration avec la SWL.
La teinte rouge des crépis des bâtiments rénovés a été choisie en réinterprétation de l’objectif de Victor Bourgeois qui écrivait dans la revue « La Maison » n°10 d’octobre 1954 : « les couleurs des blocs établissent aussi une liaison avec l’agglomération ; les parallélépipèdes situés à la périphérie sont rouges – d’un rouge un peu plus chaud que celui des maisons voisines – et mettent en valeur les buildings du centre, plus hauts et plus clairs ».

Performance énergétique de bâtiment

Performance énergétique de l’enveloppe
• Isolation du plancher couvrant sous-sol (ép. 12 cm PUR),
• Isolation des façades au moyen de 24 cm de polystyrène graphité recouvert de crépi ou de 30 cm de laine minérale recouvert par un bardage en laine minérale comprimée,
• Isolation de la toiture au moyen de 2 couches alternées de PUR ép. 14 cm,
• Remplacement des menuiseries extérieures par des châssis passifs équipés de triples vitrages
• Remplacement de la coupole au sommet de la cage d’escalier commune par un exutoire de fumées à isolation thermique améliorée
• Remplacement de la porte d’accès à l’escalier de caves par une porte à isolation thermique renforcée.
• Renforcement de l’étanchéité à l’air du bâtiment.
Systèmes
• Système de ventilation mécanique double-flux centralisé avec récupérateur de chaleur et batterie d’eau chaude pour le préchauffage de l’air.
• Le remplacement des deux anciennes chaudières surdimensionnées par une chaudière gaz à condensation de puissance très limitée (63 kW).
• Régulation par thermostat d’ambiance placé dans le séjour de chaque appartement et sonde de température extérieure.
• La production commune d’eau chaude sanitaire : Installation de 2 boilers de 500 l en série dans la chaufferie et d’une boucle sanitaire fortement isolée par 6 cm de laine minérale.

Consommation d’énergie

  • Prix « Green City Belgique 2017 »